Le commencement d’une carrière

 

 

La réponse à la question de Hyun Bin se trouve dans le parcours de Ha Ji-won qui commence en 1996. À cette époque, la jeune comédienne débute sa carrière avec des petits rôles dans des séries comme Adults don’t know, où elle apparaît en étudiante dans un épisode. En 1998, elle incarne Na-in, une concubine du roi Taejong de la dynastie Joseon, que l’on apercevra dans deux épisodes de la série historique Les Larmes du dragon1 (Tears of the Dragon). Mais sa carrière évolue en 1999, année où Ha Ji-won sera particulièrement appréciée par le public pour son interprétation de Jang Se Jin, dans la série à succès School 2. Elle y interprète une lycéenne au caractère difficile, qui a souvent été confrontée à la violence, sa mère se faisant battre par son père. Cette image de jeune fille révoltée lui permettra de prendre la première place au côté de Ahn Sung-ki, dans un film qui deviendra culte pour tous les fans de la comédienne : Truth Game, tourné l’année suivante.

Durant la même période, Ha Ji-won remporte le Blue Dragon Film Award du meilleur second rôle féminin pour son interprétation dans le film Ditto, de Kim Jung-kwon, auprès de Yoo Ji-tae et Kim Ha-neul. Elle retrouve aussitôt cette dernière sur le tournage d’une série de 18 épisodes : Secret dont les deux comédiennes, qui interprètent deux sœurs, seront les co-vedettes.

La carrière de Ha Ji-won va se poursuivre dans l'univers du réalisateur Ahn Byeong-gi, spécialiste du film d’horreur comme il y a eu en Italie, à partir des années 70, un spécialiste du thriller horrifique (giallo) : Dario Argento. On a d’ailleurs comparé la maîtrise du réalisateur italien à celle de Ahn Byeong-gi. Sous sa direction, Ha Ji-won tournera dans Nigtmare en 2000 (film dans la lignée de Scream, confrontant une bande d’adolescents au meurtre horrible de leurs camarades) et dans Phone en 2002 (film d’épouvante ambiance “fantôme et enfant possédé”). Signalons à ce sujet l’interprétation remarquable de la petite Eun Seo-woo, âgée de sept ans. L’ambiance de Phone se rapproche de celle de Ring, du réalisateur japonais Hideo Nakata. Ce cinéma de genre a contribué à faire connaître Ha Ji-won au grand public avec son surnom de « Reine de l’horreur », mais cela restera une parenthèse dans la carrière de la comédienne, qui ne pouvait même pas revoir les films où elle avait tourné sous la direction de Ahn Byeing-gi, tellement ils lui faisaient peur.

 

« Comme ce serait amusant si l’actrice qui crie dans un film d’horreur était drôle ! » s’était dit le réalisateur Yoon Ji-kyoon, déterminant un changement de genre dans la carrière de la comédienne, qui va s’orienter vers la comédie.

 

 

 

L’année 2002 est pour Ha Ji-won celle de sa rencontre avec le réalisateur Yoon Ji-kyoon, avec qui elle va tourner un film d’humour potache, un teen movie style American Pie : Sex is zero. « Les comédies “adulescentes” marchaient bien. Le fait qu’il s’agisse d’une comédie sexuelle — ce qui n’existait pas en Corée — était également attrayant. Je me souviens avoir beaucoup ri en lisant le scénario. » La seule ombre au tableau était la scène érotique, une condition rédhibitoire pour la comédienne. « Je lui ai demandé de laisser de côté les scènes de nudité et de lit. Cette partie résolue, j’ai pu apparaître naturellement.2 »

Cette comédie d’apparence légère, d’humour trash, scato, où le sexe et les rencontres furtives dans des chambres de campus constituent les principales occupations des protagonistes, change subitement de ton pour devenir plus grave en abordant le thème de l’avortement auquel Eun-hyo — interprétée par Ha Ji-won — est confrontée. Le mélange des genres du cinéma coréen est mis en évidence dans ce film, dont la narration et la réalisation ont été soigneusement élaborées par Yoon Ji-kyoon. Le partenaire d’Ha Ji-won est interprété par Im Chang-jung, comédien qu’elle retrouvera cinq ans plus tard dans Miracle on 1st street, du même réalisateur. Sous son allure d’éternel adolescent, Eun-shik (Im Chang-jung) est un être au grand cœur de vingt-huit ans, qui reprend l’université après avoir fait l’armée. Obsédé par le sexe, mais plus gamin que ses camarades qui sont pourtant plus jeunes que lui, il est amoureux d’Eun-hyo. Timide et maladroit auprès d’elle, il ne parvient pas à s’affirmer. Elle sera attirée par un jeune séducteur, fils de riche qui roule en Porsche, séduit les filles qui l’intéressent et les rejette quand il n’a plus besoin d’elles…

Ce film sera déterminant dans la carrière de la comédienne. La collaboration entre Ha Ji-won et Yoon Ji-kyoon va se poursuivre dans trois autres films : Miracle on 1st street en 2007 et The Last Day en 2009, qu’il réalise, ainsi que Sector 7 en 2011, dont il est scénariste et producteur. Ha Ji-won précise dans un entretien3 : « Lorsque Yoon Ji-kyoon me propose un projet, cela promet toujours de m’apporter une grande aide pour ma carrière d’actrice. »

Si, dans Miracle on 1st street, la comédienne apparaît en boxeuse aguerrie, dans Sex is zero, on la voit très à l’aise avec la gymnastique rythmique, discipline qu’elle a pratiquée jeune et à laquelle elle doit cette souplesse dont elle se sert si bien dans ses films.

 

En 2003, la comédienne se transforme en chanteuse. La chanson principale de son premier album, Home Run, est utilisée pour la bande originale du film Reversal of Fortune, du réalisateur Park Yong-woon, avec en vedette Kim Seunf-woo, Ha Ji-won, Kang sung-jin et Lee Mon-sik. Elle retrouvera cette dernière quelques mois plus tard, dans une série où elle interprètera pour sa part une brillante serveuse de thé-détective.

Reversal of Fortune raconte l’histoire d’un homme qui aurait pu devenir champion de golf, mais qui va tout louper et finir employé à la bourse. Il se retrouve malgré tout, par un effet surnaturel, dans la peau du champion de golf qu’il a toujours rêvé d’être, mais d’autres épreuves l’attendent…

L’année 2003 sera surtout l’année de la popularité pour Ha Ji-won, avec Damo. série dans laquelle, pour la première fois, elle interprète le rôle principal. « Damo m’a apporté beaucoup de joie sur le plateau », dira la comédienne dans un entretien avec le magazine The Celebrity4. « Malgré beaucoup de fatigue, c’était aussi un travail amusant. » Elle ajoute : « Je pense que c’est à partir de ce moment-là que j’ai commencé à me sentir libre. Même si mon corps était fatigué, j’étais heureuse de regarder les étoiles dans le ciel nocturne et c’était agréable de pouvoir courir dans la forêt ». Le réalisateur de Damo, Lee Jae-gyu, retrouvera Ha Ji-won quelques années plus tard, en 2012, pour le tournage de la série The King two hearts.

L’année suivante, Ha Ji-won prend la direction de l’Indonésie, pour jouer dans une série qui remportera un énorme succès, avec un pic d’audience de 40% : Something Happened in Bali.

En automne 2004, autre tournage pour la comédienne. Ce sera un retour sur le grand écran avec une sixième adaptation cinématographique du roman de l’autrice américaine Jean Webster, Daddy Long-Legs. La version la plus célèbre reste celle de Jean Negulesco, avec Fred Astaire et Leslie Caron en 1955. Dans cette adaptation du réalisateur Kong Jeong-sik, Ha Ji-won interprète Gha Young-mi, une étudiante simple et généreuse, orpheline, ayant perdu ses deux parents. Déterminée à réussir ses études, elle sera aidée par un mystérieux bienfaiteur qui va subvenir en secret à ses frais d’université, un peu comme un ange gardien qui lui fait comprendre qu’elle n’est pas seule. Pourtant, Young-mi est malheureuse. Elle a besoin de connaître ce bienfaiteur, entr’aperçu brièvement de dos, qu’elle surnomme Papa longues jambes. Il y a dans ce film, dès ses premières images en dessin animé, puis sous la neige ou les étoiles, une atmosphère qui ne nous laisse pas indifférents et qui parle à la sensibilité de la comédienne, pour qui la première neige de l’année, comme les étoiles, donnent des rendez-vous privilégiés avec soi-même à ne surtout pas manquer. C’est pourquoi, malgré le peu d’entrées obtenues dans les salles, ce joli mélodrame, avec ce rôle proche de sa véritable nature, restera pour Ha Ji-won un des films importants de sa vie.

Durant cette période, où la comédienne fait une pause avec la télévision pour se concentrer sur le septième art, elle enchaîne avec le film de Lee Myung-se : Duellist. Pour Ha Ji-won, ce sera une très belle rencontre avec ce réalisateur qu’elle qualifie « de meilleur visualiste » et sous la direction duquel elle approfondira ses connaissances dans le domaine du théâtre. Avec Duelist, dans lequel elle doit interpréter Namsoon, une femme détective qui enquête sur une affaire de fausse monnaie pendant l’ère Joseon du XVIIe siècle, la comédienne change totalement de registre par rapport à ses films précédents. Le personnage ressemble à Jang Tchaeok de Damo, mais en beaucoup moins introverti. Le contraste entre la calme Gha Young-mi de Daddy-Long-Legs et ce rôle musclé dans Duelist est caractéristique des choix éclectiques de la comédienne en matière de rôles. Pour celui-ci, elle va devoir revenir aux combats d’arts martiaux, ce qui impliquera qu’elle effectue, avant le tournage, une difficile remise en forme de six mois.

Au début de l’année 2006, Ha Ji-won reprend la direction des studios de tournage pour une série historique produite par KBS et consacrée à la gisaeng poétesse Hwang Jini. La série est ambitieuse, avec une importante distribution et des costumes somptueux, portés lors des chants et des danses. Le tournage se déroule sur une cadence infernale, commençant à cinq heures du matin pour se poursuivre jusque tard dans la nuit, autour de deux heures. La comédienne voulait prouver, en incarnant Hwang Jini, qu’elle pouvait interpréter des rôles très sérieux qui demandent beaucoup d’efforts dans plusieurs disciplines…

Ha Ji-won va retrouver, au cours de cette même année, son réalisateur de prédilection Yoon Ji-kyoon, pour un tournage qui se réalisera dans la région de Busan : Miracle on 1st Street. Pour ne pas perdre le rythme des films d’action, elle va enfiler des gants de boxe et entamer une série d'entraînement digne d’un professionnel, au point que le réalisateur ne reconnaîtra pas son actrice lorsqu’il passera devant le ring. A un journaliste qui dans un entretien, lui demande pourquoi la comédienne a joué de nombreux rôles nécessitant des scènes d’action, le réalisateur répondra : « Parce que Ha Ji-won est l’actrice la plus passionnée de Corée ! »

« Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux est à eux », enseigne Jésus, d’après l’évangile de Matthieu. La rencontre avec l’idiot Babo, pour le film qui porte le même nom réalisé par Kim Jung-Kwon, sera une parenthèse pour la comédienne, qui interprète l’amie d’enfance de Babo (Cha Tae-hyun). .

Quittant l’ambiance intimiste de Babo, film plein de tendresse sur l’amitié et la compassion, Ha Ji-won va retrouver le réalisateur Yoon Ji-kyoon, pour tourner dans le premier film catastrophe coréen, d’un budget de treize milliards de wons : The Last Day, dans lequel un méga tsunami déferle sur le front de mer de Haeundae. Le tournage durera trois mois, d’août à novembre 2008.

Après ce tournage, Ha Ji-won ne quitte pas Busan. Elle se prépare pour jouer dans le film réalisé par Park Jin-pyo, Closer to heaven, qui se produira du 10 février au 25 mai 2009, Un nouveau défi se met en place pour la comédienne : s’immerger dans le rôle complexe de Ji-soo, une jeune femme travaillant dans les pompes funèbres, qui retrouve un ami d’enfance, Jong-Woo (Kim Myung-min) atteint d’une maladie dégénérative et qui se déplace en fauteuil roulant. Malgré son handicap, Jong-Woo va accepter l’amour que lui porte Ji-soo et l’épouser, faisant abstraction du peu de temps qu’il lui reste à vivre…

Au mois de juin 2010, ce sera un autre défi pour Ha Ji-won, avec un film presque entièrement tourné en studio, dont quelques séquences en IMAX 3D : Sector 7, réalisé par Kim Ji-hoon, le réalisateur de 18 mai. La comédienne y interprète une jeune mécanicienne de maintenance sur une plateforme pétrolière, au large de l'île de Jeju, que ses équipiers surnomme La Coriace, car c’est la seule femme parmi eux. Ce film sera pour Ha Ji-won l’occasion d’avoir de nouveau Ahn Sung-ki comme partenaire.

Sector 7 a été un tournage éprouvant pour la comédienne, aussi bien physiquement que moralement. « Un film d'action, c'est amusant », dit-elle, mais ça l’est beaucoup moins quand son personnage joue seul devant un fond vert. Le tournage terminé, elle eut du mal à se débarrasser du rôle de la guerrière combattant seule un monstre marin, tandis que les autres personnages de l'histoire meurent les uns après les autres.

Le prochain tournage en préparation, Secret Garden, est un retour à la télévision, avec une comédie écrite par la scénariste Kim Eun-sook5, un drama fantastique comme la comédienne les aime. Kim Eun-sook précisera au sujet de Ha Ji-won : « Son emploi du temps était très chargé. Elle n'avait pas le temps de dormir. Lorsqu'on lui avait donné une heure de repos, elle revenait après trente minutes d'exercices et trente minutes de douche. Elle sautait à la corde pendant trente minutes, car elle savait que, si elle dormait, son visage gonflerait. »

A peine sortie de Sector 7 et Secret Garden, sans avoir pris de congé, Ha Ji-won rejoint, le 3 juillet 2011, la comédienne Bae Doo-na pour le tournage de As One, un film qui retrace l'entraînement de l’équipe unifiée de Corée, lors des championnats du monde de tennis de table de 1991 à Chiba, au Japon. Ce tournage est difficile pour la comédienne, qui doit imiter les mouvements de l’ancienne championne olympique Hyun Jung-hwa, devenue entraîneuse de l’équipe nationale de Corée du Sud. Malgré son échec au box office et bien que les critiques n’aient pas apprécié la réalisation de Moon Hyun-sung, ce film reste avant tout une œuvre forte en émotion et une très belle rencontre entre deux actrices magnifiques. Le tournage se termine le 30 septembre.

Le 26 janvier 2012 à 19h00, au MBC Dream Center de Ilsan, va commencer la première lecture du scénario du drama The King two hearts, une uchronie se déroulant de nos jours en Corée du Sud, sous un régime de monarchie constitutionnelle. Ha Ji-won, Lee Seung-gi, ainsi qu’une brillante distribution, dont les acteurs vétérans Yoon Yeo-jeong et Lee Soon-jae seront présents. Le tournage commencera le 31 janvier 2012 et s’effectuera sur différents sites : l’Université Keimyung à Daegu, le parc d’attraction Everland à Yongin, ainsi que l'île de Jeju, par temps très froid.

En septembre 2012, Ha Ji-won retrouve la chanteuse et actrice Ga-in, ainsi que l’actrice Kang Ye-won pour le tournage de The Huntresses à Cheongju-si, dans le centre de la Corée du Sud, tournage qui va durer trois mois.

Les 13 et 14 août 2013, retour au MBC Dream Center, à Ilsan, pour la première séance de lecture du scénario de la série The Empress Ki. Pendant plus de quatre heures, les principaux acteurs sont assis autour d’une très longue table de réunion. Ha Ji-won, très concentrée sur le scénario, est assise à côté de Joo Jin-mo, qui va interpréter Wang-yoo, le roi de Goryeo. L’ambiance est décontractée. Le tournage commencera début octobre, sous la direction de Han Hee, pour une aventure qui va durer environ neuf mois. « Les personnages historiques, les événements et les relations qui n’avaient pas été abordées auparavant, c’était tellement amusant pour moi, et en pensant aux téléspectateurs, j’ai oublié qu’il s’agissait de cinquante épisodes. Parfois, mon corps est si fatigué que j’ai l’impression que ma vie est en danger. J’ai surtout l’impression d’avoir tourné environ huit films ! » Au moment où Ha Ji-won accorde cet entretien au magazine The Celebrity, pendant le tournage de la série, ils en étaient seulement au quatorzième épisode. Sur ce tournage, la comédienne a peu dormi. Les couvertures de couchage étaient, entre chaque scène, nécessaires pour se protéger du froid dû à la neige qui avait recouvert le magnifique plateau de tournage de Yongin. Là encore, la neige, les étoiles que la comédienne aime regarder scintiller dans le ciel nocturne, lui donnant l’impression d’errer dans un rêve, ainsi que la présence des fans, suffisaient à réchauffer le cœur d'Ha Ji-won. Certains fans venus sur le tournage, attendaient dans le froid, ce qui avait obligé la comédienne à finir rapidement son repas pour les rejoindre. Elle resta un long moment avec eux, pendant la pause, alternant les séances de questions-réponses et les séances de tir à l’arc. Ceux qui faisaient un très bon score gagnaient le droit de serrer la comédienne dans leur bras. Pour Ha Ji-won, c’est une façon de remercier ceux qui l'ont soutenue dès le début de sa carrière ; son autre famille, en quelque sorte.

Aussitôt le tournage de The Empress Ki terminé, la comédienne se rend à une séance de lecture du scénario du film Chronicle of Blood Merchant, basé sur le roman de l’auteur chinois Yu Hua et qui sera réalisé par l’acteur réalisateur Ha Jung-woo. Le premier tour de manivelle sera donné le 3 juin 2014. .

Avec The Huntresses, sorti en janvier 2014, puis The Empress Ki, série de cinquante et un épisodes, commencée dès l’automne 2013 et qui se terminera en avril 2014, Ha Ji-won n’a pas cessé de tourner, pour la télévision et le cinéma, dans le genre historique et action. Le cinéma d’action est un genre que la comédienne apprécie. C’est également une discipline dans laquelle elle se donne à fond. Mais cette fois, elle va commencer un tournage qui sera différent, plutôt axé sur la romance entre deux amis d’enfance, Oh Ha-na (Ha Ji-won) et Choi Won (Lee Jin-wook), qui se sont connus au lycée ; une amitié qui va se transformer, alors qu’ils ont la trentaine, en relation amoureuse.

Pour The Time we were not in love, réalisé par Jo Soo-won (I can hear your voice, en 2013, Pinocchio en 2014, Still 17 en 2018, avec Shin Hye-sun), le tournage commence en mai 2015.

« Comme je représente habituellement des femmes fortes avec des qualités distinctives, jouer un rôle ordinaire, cette fois-ci, cela a peut-être semblé gênant », dira la comédienne, qui ajoute « J’ai agi comme je le fais habituellement dans la vraie vie et la façon de parler du personnage est ma véritable façon de parler ».

Le nouveau défi pour la comédienne a été d’interpréter une lycéenne alors qu’elle approchait de la quarantaine. Le réalisateur Jo Soo-won ne voulait pas qu’une jeune actrice joue le rôle. « Ce fut une expérience stressante mais excitante de retrouver l’adolescence », dira-t-elle. Pour ce rôle, il ne lui était pas nécessaire de s’entraîner à la manière d’une athlète pendant trois mois, juste avant le tournage, comme elle le fait pour les films d’action. Elle dut cependant pratiquer le ballet et les étirements, qui lui ont fait perdre beaucoup de poids musculaire, contrairement à la préparation pour le film Sector 7, où elle s'entraînait huit heures par jour, et qui lui avait permis d’obtenir une masse musculaire inhabituelle.

Le 6 septembre 2015, débute à Itaewon (Séoul), le tournage d'un film parodique d'ambiance “série noire et tueur en série”, réalisé par Song Min-kyu : Life Risking Romance. La comédienne y interprète une auteure de roman policier, Han Je-in, en recherche d'inspiration. Un fait divers concernant des meurtres en série, non loin de son habitation, va lui donner l'idée d'un roman... La comédienne a pris beaucoup de plaisir à jouer ce rôle de détective, à porter des vêtements ressemblant à ceux de Sherlock Holmes, qu'elle avait choisis en se baladant dans les quartiers d'Itaewon et de Dongdaemun. Ha Ji-won semblait heureuse en cette fin d'année 2015, lorsqu'elle parlait au micro pour la promotion de ce film, répondant aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse. Malheureusement, l'année 2016 va commencer avec un drame dans la sphère familiale de la comédienne. Son père, Jeon Yoon-bok, meurt brutalement d’une crise cardiaque. Celui qui était fier que sa fille ait réalisé son rêve de devenir acteur, laissait subitement un vide dans le cercle familial. Deux ans auparavant, en décembre 2013, pendant le tournage de The Empress Ki, la comédienne avait ressenti le besoin d’être avec sa famille et de prendre des photos avec ceux qui lui étaient le plus chers. Une opportunité va lui être proposée par le journal The celebrity6, qui consacre un numéro spécial à la comédienne. Pendant cette séance de photos en famille organisée par le magazine, Ji-won est heureuse, bien qu’elle ait peu dormi du fait du tournage de L’Impératrice Ki, qui a duré jusqu'à l’aube. Elle montre un large sourire, se tenant debout à côté de sa sœur aînée, posant sa main sur l’épaule de son père. Celui-ci est assis sur le canapé à côté de son fils, l'acteur Jeon Tae-soo. Frère cadet de l’actrice, il tient la main de sa mère, assise près de Lu, la sœur cadette de Ha Ji-won, qui est assise sur le sol au pied de son père. Lorsque Ha Ji-won parlait de son père, elle le décrivait comme un être rassurant, protecteur, qui veillait sur sa fille et lui préparait des plats délicieux, car il était bon cuisinier. Il avait 68 ans. Il repose dans sa ville natale de Boryeong.

Au mois de juin de l’année 2016, la comédienne va reprendre le chemin des studios pour faire partie du casting d’une grosse production sino-hongkongaise, Manhunt, réalisée par John Woo, le maître du film d’action chinois. Le tournage commence à Osaka, au Japon. Elle y rejoindra l’actrice chinoise Qi Wei. « Je suis fière d’être la première femme tueuse dans un film de John Woo », précise Ha ji-won. Elle gardera le souvenir d’un tournage intéressant, où la communication se faisait en quatre langues, avec en commun le langage du cinéma. Ha Ji-won rêvait de travailler avec John Woo, qui représentait le cinéma d’action par excellence, se demandant même si cela arriverait un jour ! La comédienne dut se préparer en prenant des cours de jujitsu (le sport de combat des samouraïs lorsqu’ils étaient désarmés) ainsi que des cours de danse. Le réalisateur lui avait demandé que l’action soit “comme de la danse”, ce qui rappelle Duelist, de Lee Myeong-se, qui dans l’action, utilisait la danse — le tango en l’occurrence — le sabre étant remplacé par l’arme à feu.

« J'ai compris que l’action pouvait être belle », dira la comédienne. Ce tournage reste à ce jour le dernier film d’action qu’ait tourné Ha Ji-won. Le scénario est adapté d’un roman de l’écrivain japonais Jukô Nishimura. Il relate la traque sans relâche d’un policier (Masaharu Fukuyama) poursuivant un procureur (Zhang Hanyu) accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis et bien décidé à prouver son innocence. John Woo veut rendre hommage, à travers ce film, à son idole le comédien japonais Ken Takukura, une légende du cinéma nippon, décédé en 2004. Le film est un remake de Manhunt, sorti en 1976, avec Ken Takakura dans le rôle du fugitif.

 

Après une année de pause, Ha Ji-won se prépare à tourner Hospital Ship. La première lecture du scénario écrit par Yoon Seon-Joo a lieu le 6 juillet 2017 à la station de diffusion MBC, à Sangam, district de Séoul. Pendant ce temps, la production s'active à remodeler un bateau qui, d’ordinaire, est destiné au transport des passagers et fait la navette entre les îles de Somaemund et les ports de Jeogu et de Maemul, pour le transformer en navire-hôpital.

Le 21 janvier 2018, nouveau coup de tonnerre dans le milieu familial de Ha Ji-won : son frère cadet Jeon Tae-soo décède. Il n’avait que trente-quatre ans. Parlant de sa sœur, il déclara un jour dans un entretien7 : « Les tournages de La fille du roi, Soo Baek hyang et L’impératrce Ki sont au même endroit. Le fait de me trouver dans le même espace que ma sœur m’apporte du soutien, de la stabilité. » Comédien qui aimait le théâtre, il avait également joué dans des séries populaires comme Le scandale Sungkiunkwan. La perte de ce jeune frère qu’elle adorait est un drame pour Ha Ji-won. Elle va aussitôt annuler ses engagements professionnels, dont une conférence de presse pour la promotion de Manhunt, pour rester auprès de sa famille. Elle ne reviendra pas sur les plateaux avant le printemps 2019. Elle fera une exception, cependant, pour une émission de télé-réalité, qui lui permettra de se rapprocher des étoiles. Cette émission, basée sur le ressenti que peut avoir l'humain qui explore la planète Mars, se déroulera à la Mars Desert Research Station, dans L'Utah, endroit fascinant qui reconstitue le désert martien et les conditions de vie sur la planète rouge. Cette expérience sera un défi, mais également une thérapie pour la comédienne qui avait rêvé d’être astronaute.

L’été 2019, commence à Incheon, le tournage de Pawn, réalisé par Kang Dae-gyu, film qui, apprécié du public, fera 1,7 millions d’entrées. La comédienne, qu’on n’a pas revue à l’écran depuis le film de John Woo en 2017, y est très attendue. Pawn est un film admirable sur les liens humains, la générosité, la compassion.

Juste après ce tournage, Ha Ji-won fera son retour sur les plateaux de télévision, qu’elle avait quittés en 2017. Ce sera pour une très belle série : Chocolate, l’histoire d’une rencontre entre une cheffe cuisinière diplômée du Concours mondial de cuisine, Moon Cha-yeong (Ha Ji-won), et le neurochirurgien Lee Kang (Yoon Kye-sang), à travers lequel elle reconnaît l’ami d’enfance qui lui permettait de prendre ses repas dans le petit restaurant de sa mère. La nourriture, qui traduit le désir de faire plaisir à l’autre, est le fil conducteur de cette œuvre profondément humaine. Cerise sur le gâteau, Chocolate nous permet, dès les premières images du générique, d’entendre la jolie voix de Ha Ji-won.

Au printemps 2022, le très charismatique acteur Sung Dong-il rejoint le casting d'une série : Curtain Call. Il y retrouve Ha Ji-won, sa partenaire dans Pawn. Le scénario retrace le parcours d'une femme qui parvient à fuir la Corée du Nord lors de l'évacuation du port de Hungnam, en 1950. Son mari et son fils n'ayant pu la suivre, elle se retrouve séparée d'eux. Ayant fondé une chaîne hôtelière de luxe, elle espère voir, avant de mourir, son petit-fils, resté en Corée du Nord. Ha Ji-won interprète le double rôle de la petite-fille de la vieille dame et de sa grand-mère jeune, pour lequel elle remportera le prix d'excellence, actrice au KBS Drama Awards. La série sera diffusée à partir du 31 octobre 2022 sur le réseau KBS2.

Dans cette série, le personnage qu'interprète Ha Ji-won peint pour le plaisir. On peut y voir un clin d’œil, un message que la comédienne adresse à son public pour lui faire part de son autre passion et de ses choix futurs,

 

 

 

« J’ai toujours cru en moi. J’ai essayé de nouvelles choses et je me suis amusée à apprendre à chaque fois. » La communication entre Ha ji-won et son public va changer de forme, en gardant comme point commun la transmission de l’énergie. Cette continuité se concrétisera avec la peinture, pour aboutir à sa première exposition, le 22 avril 2023, qui aura pour thème “les relations humaines”. Stimulé par son besoin de se sentir libre, c’est un nouveau défi que se lance l’actrice, au moment où elle se débarrasse de Wellmade Starm pour créer sa propre agence, Haewadal Entertainment. A ce moment-là, Ha ji-won s’est sentie libre, organisant son temps comme elle le désirait. Ses interrogations sur son métier d’actrice l’ont fait passer par « des montagnes russes émotionnelles », comme elle le dit, mais son nouveau défi s’affirme en elle, après avoir germé pendant la période du COVID. En 2020, en effet, le report pour cause de pandémie du tournage de Portrait of a Family, sous la direction de Lee Ji-won, a été décisif dans son choix de mettre de côté les personnages de fiction qu’elle interprète à l’écran pour laisser plus de temps à la peinture.

 

Le 15 mars 2025, retour sur les plateaux de tournage pour une série, qui va permettre à la comédienne de retrouver la réalisatrice et scénariste Lee Ji-won, La série s'intitule : Climax, décrivant un couple dont l 'ambition démesurée les pousse à se combattre sans ménagements dans une ambiance ou se mêle le monde des médias, du divertissement et celui des finances, Ha Ji-won est entouré par une brillante distibution:: Ju Ji-hoon qui avait interprété le prince héritier Lee Chang dans l'incroyable série Kingdom, l'excellent Oh Jung-se ( It's Okay to not Be Okay), Cha Joo-young (The Glory), et Nana, actrice et chanteuse

 

Avant cela en 2024 , la comédienne et deux autres personnalités Ahn Jae hong et Kim Dae-ho participent à un documentaire road trip Massage Road pour aller à la rencontre des maitres massothérapeutes de 5 pays la Thaïlande, l'Inde, la Suède, la Finande et les États Unis, chacun avec leur spécificités dans le domaine du bien être et de la guérison physique et psychique,

 

Ha Ji-won qui aime la diversité et les défis, lance sa marque de cosmétique, soins pour la peau : Pouch 24, réalisé avec la collaboration de sa sœur, créatrice en cosmétique depuis de nombreuses années, Elles ont travaillé sur la texture, les composants aromatiques, Pouch signifiant pochette en anglais, on garde ce produit sur soi comme son téléphone portable !

Le baume de la Reine a été crée à partir d'un produit élaboré par sa sœur, i y a une dizaine d'année, sur le tournage d'Impératrice Ki, La comédienne étant exposée au vent froid de l'hiver, avait subi des effets néfastes sur sa peau

 

Les chemins de Ha Ji-won continuent avec ses défis, ses joies et ses peines, mais surtout avec cette aura lumineuse qui ne la quitte pas.

 

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1The Celebrity, vol 3 janvier 2014.

2Ibid.

3Ibid.

4Ibid.

5Kim Eun-sook est une scénariste très populaire en Corée du Sud, qui a notamment écrit Lovers in Paris, Descendants of the Sun, M,Sunshine, The Glory.

6The Celebrity, vol 3 jan 2014

 

7The Celebrity vol 3 jan 2014